vendredi 13 mars 2009
Retour sur une journée des femmes.
8 mars 2009.
L’occasion de découvrir les statistiques annuelles navrantes sur les violences faites aux femmes dans les rapports conjugaux, les disparités salariales et la précarité dans l’emploi, la représentation politique nationale.
L’occasion de subir les sarcasmes des détracteurs de ce genre de « journée de la bonne femme », au mieux inutile au pire contre-productive.
Tout devait donc être le moment pour faire mentir les pessimistes et les grincheux.
Dans le 20e, au Carré de Baudoin, il fallait que ce soit à la fois festif : une fanfare.
Mobilisateur : un théâtre-forum autour des violences conjugales.
Un plaisir artistique : la lecture de Fin de l’Histoire, un texte de François Bégaudeau par l’auteur et la metteure en scène Cécile Backès.
Ce devait être aussi un moment d’échanges d’idées et d’arguments.
Quand on a préparé cette journée avec Ariane Calvo, maire-adjointe à l’égalité femmes-hommes et à la petite enfance (comme quoi le nombre de places en crèche a un rapport avec l’égalité réelle) et transfuge du PS vers le PG, l’idée s’est imposé de débattre de la question du féminisme. Pour des femmes responsables politiques, travailleuses, mamans, bref la tête dans le guidon 364 jours par an, il n’est pas trop d’une journée pour fourbir nos arguments et prendre un peu de recul sur nos luttes féministes.
C’est un intellectuel, un féministe, un homme donc – parfois ça peut servir- François Bégaudeau, qui nous a fait découvrir l’ouvrage collectif de Joy Sorman, Stéphanie Vincent, Gaëlle Bantegnie et Yamina Benhamed Daho.
Quatre jeunes femmes. Jeunes, genre trentenaires intelligentes et libérées.
Pas responsables associatives, ni politiques. Pas sectaires ni caricaturales. Mais combattives assurément.
Pas farouches, ni pour débattre ni pour lever les tabous.
Quatre femmes pour « 14 femmes, Pour un féminisme pragmatique », publié chez Gallimard. 14 portraits de femmes, anonymes ou célèbres, féministes ou pas. Pêle-mêle une actrice porno, une femme de ménage, une arbitre internationale de foot, une ancienne ministre, une poétesse… Et chaque fois ce souci d’interroger le réel.
Tout était réuni pour qu’en sorte en un peu plus d’une heure de débat une intelligence collective et une motivation.
C’était sans compter la fatigue et le stress de l’animatrice du débat, achevée après des semaines de débats stériles au PS, de combats du quotidien entre les couches, les baby-sitters, les réunions, le boulot, et les comportements agressifs et destructeurs de quelques connards officiellement de gauche : votre serviteure. Qui a eu tendance à plomber le débat dès la première phrase.
Sans compter non plus sur l’agressivité impolie et déplacée de quelques folles furieuses gardiennes du temple de la féminité et du féminisme, qu’elles disent. Coupant la parole, squattant le micro, enfermant le débat dans un combat de catch féminin. Merci mesdames, vous nous avez aidées sur ce coup-là.
A élever le débat.
A comprendre pourquoi en 2009 une femme meurt encore tous les trois jours sous les coups de son compagnon, pourquoi une femme ministre de la République trouve courageux de reprendre le travail cinq jours après une césarienne, pourquoi les petites filles de 9 ans rêvent encore au prince charmant.
Parce que c’est ça le débat : comment être féministe aujourd’hui sans être moralisateur ?
Comment libérer les hommes et les femmes qui aspirent à faire de la politique de leurs carcans de pensée rigide et stérile.
Commençons donc par lire, ça rend moins obtus, moins con.
Parfois ça rend même plus intelligent. Mais ça ne marche pas à tous les coups.
Pour preuve, votre serviteure.
A lire :14 femmes. Pour un féminisme pragmatique. Ed.Gallimard.
Joy Sorman, Stéphanie Vincent, Gaëlle Bantegnie, Yamina Benhamed Daho§
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Bravo !
Enregistrer un commentaire