Vous ne trouvez pas que ça va trop vite, vous ?
En quelques jours, les dirigeants du monde riche se sont mis d’accord pour changer en faisant croire qu’il fallait continuer comme avant, les patrons se font séquestrer par les salariés défendus par Ségolène Royal elle-même et suivis par les étudiants (en même temps je ne veux pas me vanter mais en 1995 moi aussi j’ai séquestré mon président d’université, décédé depuis, sans lien de cause à effet), le maire de Hénin-Beaumont, « socialiste » est en garde à vue, l’Italie pleure ses morts sous les décombres, la Nouvelle Star est de nouveau à Baltard, le record du marathon de Paris masculin est battu, (et le mien explosé soi-dit en passant, pour une fois j’ai fait moins que le double du vainqueur masculin), et les cloches passent dimanche prochain, déjà.
Je passe sur le procès de Chris Brown, l’absolue modernité baroque de la Ronde des Obstinés place de l’Hôtel de Ville à Paris, le fait que l’anar Soan entre dans le star-système, le lancer de missile-satellite nord-coréen, le bonheur du dernier Miyazaki, les ventes aux enchères dans quelques Etats nord-américains de maisons neuves pour quelques dizaines milliers de dollars à peine, et le remplacement, envisagé sérieusement par le gouvernement, de la bienveillance des enseignants par l’enregistrement froid des caméras vidéos…
Bref tout ça pour dire que c’est difficile de penser dans ce monde à mille à l’heure. Que c’est admirable cette faculté de se défaire de l’actualité immédiate pour en extraire une réflexion intelligente.
La tête dans le guidon. Ne pas lire. Ne pas penser. Ne pas prendre le temps de la réflexion pour agir. Ne pas se servir de l’action pour penser.
C’est ce que font nos responsables politiques pourtant.
Tout tourne trop vite, empêche de réfléchir. Vous partez à la mi-temps et bing l’Om plante trois buts à Saint-Etienne.
La preuve : ce billet.
mardi 7 avril 2009
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