vendredi 11 mai 2012
Refonder l'école!
Après cette magnifique victoire des forces de gauche et de la démocratie le 6 mai 2012, qui a porté François Hollande à la Présidence de la République, une brève analyse du vote et de ses composantes nous permettra d’aborder les cinq ans qui viennent avec lucidité.
Les discours de Nicolas Sarkozy dans l’entre-deux tours de la campagne ont fait la démonstration éclatante que la recompositi on de la droite passera par une compromission avec le Front National. La confusion, savamment entretenue par les dirigeants de l’UMP, entre l’immigration, l’Islam radical, le chômage et l’insécurité avaient le goût écœurant des années 30 qui ont préparé les pires heures de l’Europe. Les électeurs de Sarkozy au second tour, et ils ont été très nombreux, n’ont pu être dupes et ignorer cette main tendue à celles et ceux qui n’hésitent plus, décomplexés, à désigner l’Autre, le Noir, l’Arabe, le Juif, l’homosexuel, le Rom… comme le premier responsable de leur malheur.
La bataille de reconquête de l’électoral périurbain, ouvrier, retraité, de l’Est de la France devra nécessairement passer par une bataille idéologique sur les valeurs qui fondent notre idéal républicain, et s’incarner dans des actions concrètes : la reprise des espaces oubliés par les services publics.
Refonder l’école, c’est se redonner une chance de reconstruire un pays humaniste, de préparer l’avenir, de gagner cette bataille des esprits.
Le Président de la République l’a annoncé durant toute sa campagne électorale : la jeunesse sera la priorité se son mandat. La communauté éducative est impatiente, meurtrie qu’elle est depuis tant d’années par les coupes budgétaires, les réformes rétrogrades des programmes, des formations, des modes de fonctionnement, les humiliations venues du plus haut niveau de l’Etat.
Vincent Peillon, pressenti à l’heure où j’écris pour prendre en charge le Ministère de l’Education Nationale, a déjà annoncé quelques mesures importantes.
Le paragraphe qui concerne les évaluations de primaire va disparaître de la circulaire de rentrée qui était arrivée dans les établissements avant le premier tour. Cette première mesure montre clairement que le Président entend considérer nos élèves comme des jeunes en formation et non comme des réceptacles à gaver et à noter dès le plus jeune âge.
Des évaluations étaient aussi annoncées en grande section de maternelle et en fin de 5e. Ces dernières risquaient d'introduire un palier d'orientation après la classe de 5e. Or le candidat Hollande s'est opposé durant sa campagne à toute orientation précoce, et a rappelé que le collège devait accueillir tous les élèves. La nouvelle circulaire de rentrée devrait le préciser.
Pour infléchir un peu les 14 000 coupes de postes prévues pour la rentrée, le nouveau ministre va piocher dans la liste des 3 000 recalés au concours du professorat des écoles de l'année. Le nouveau président avait promis de recruter 1 000 enseignants en urgence pour donner un peu d'oxygène aux zones difficiles. C'est prévu pour début juillet, après le collectif budgétaire qui permettra de les financer. Comme les 2 000 assistants d'éducation et les auxiliaires de vie scolaire.
En même temps, sera lancé le pré-recrutement. Ce dispositif d'aide doit permettre à des jeunes ne pouvant s'offrir cinq ans d'études mais rêvant de devenir enseignant de se lancer. La mesure, qui ne donnera des fruits que plus tard - mais reste essentielle pour être en mesure de recruter 60 000 personnels d'éducation - est prévue pour être en place à la rentrée.
D’autre part, la réflexion sur le contenu de l’école primaire et sur les rythmes scolaires sera menée dans les premières semaines de la campagne avec tous les partenaires de l’école : syndicats, associations de parents, associations complémentaires.
Des postes en plus (de préférence des surnuméraires, c’est-à-dire plus d’enseignants que de classes dans les écoles en difficulté) – et ce ne sont pas mes collègues des écoles périphériques qui me contrediront ! – des adultes en plus, des heures de formation, du RESPECT du plus beau métier du monde de la part des décideurs, du lien social, de la considération des partenaires, un renforcement de la laïcité… Voilà autant de mesures que la communauté éducative ne manquera pas de saluer.
Je compte d’ailleurs sur la vigilance des enseignants, des parents, des militants associatifs, des syndicats lycéens pour nous rappeler, à nous, militants socialistes et élus, que nos promesses n’engagent pas que nous !
jeudi 30 septembre 2010
Rentrée scolaire
Le paradoxe de la rentrée scolaire ? Être chaque fois une découverte (nouveaux locaux, programmes, enseignants et élèves angoissés) mais surtout une énième bataille à mener sur les conditions d’éducation dans notre pays, qui donnent aux militants syndicalistes, politiques et aux parents d’élèves la désagréable impression d’être Sisyphe…
La rentrée scolaire 2010 n’échappe pas à la règle : malgré une augmentation démographique significative, qui porte la population scolaire du 20e à près de 15 000 élèves de primaire, et 5 500 collégiens, dont 80% en ZEP, le rouleau compresseur du gouvernement continue à casser le service public d’éducation. Souvenons-nous ! 2008 : retour à l’archaïsme des leçons de morale au détriment des heures de débats et de vie de classe. 2009 : disparition de la moitié des enseignants des Réseaux d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté (RASED). Et encore : raccourcissement de la semaine de classe avec la suppression du samedi matin (moment privilégié de rencontres parents-enseignants). 2010 : suppression de la formation des professeurs avec la fermeture des IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres), et l’envoi au casse-pipe, comme dans deux collèges du 20e classés en ZEP groupe 5: Besson et Dolto, de milliers de jeunes professeurs stagiaires, dont le dernier passage à l’école ou au collège remonte au mieux à une dizaine d’années en arrière !
N’oublions pas non plus les postes de profs et d’encadrants (CPE, surveillants) et d’accompagnement des enfants handicapés arrachés grâce aux mobilisations de la communauté éducative avec le soutien des élus socialistes, la veille, voire le lendemain de la rentrée scolaire !
Et pourtant, la lutte contre les inégalités, le décrochage scolaire, la sortie du système sans diplôme, pour la construction d’une citoyenneté, d’une autonomie de la pensée, d’une mixité sociale et culturelle doit rester la priorité de l’école de la République. Notre action s’illustre par :
- l’ouverture, dans les locaux municipaux rue Pelleport, d’un accueil pour remobiliser les collégiens exclus temporairement.
- la refonte concertée des secteurs scolaires pour une meilleure mixité
- l’interpellation de l’académie de Paris, à l’initiative des élus socialistes, pour exiger des solutions de scolarité aux centaines de jeunes de plus ou moins 16 ans exclus de toute formation cette année.
La rentrée scolaire 2010 n’échappe pas à la règle : malgré une augmentation démographique significative, qui porte la population scolaire du 20e à près de 15 000 élèves de primaire, et 5 500 collégiens, dont 80% en ZEP, le rouleau compresseur du gouvernement continue à casser le service public d’éducation. Souvenons-nous ! 2008 : retour à l’archaïsme des leçons de morale au détriment des heures de débats et de vie de classe. 2009 : disparition de la moitié des enseignants des Réseaux d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté (RASED). Et encore : raccourcissement de la semaine de classe avec la suppression du samedi matin (moment privilégié de rencontres parents-enseignants). 2010 : suppression de la formation des professeurs avec la fermeture des IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres), et l’envoi au casse-pipe, comme dans deux collèges du 20e classés en ZEP groupe 5: Besson et Dolto, de milliers de jeunes professeurs stagiaires, dont le dernier passage à l’école ou au collège remonte au mieux à une dizaine d’années en arrière !
N’oublions pas non plus les postes de profs et d’encadrants (CPE, surveillants) et d’accompagnement des enfants handicapés arrachés grâce aux mobilisations de la communauté éducative avec le soutien des élus socialistes, la veille, voire le lendemain de la rentrée scolaire !
Et pourtant, la lutte contre les inégalités, le décrochage scolaire, la sortie du système sans diplôme, pour la construction d’une citoyenneté, d’une autonomie de la pensée, d’une mixité sociale et culturelle doit rester la priorité de l’école de la République. Notre action s’illustre par :
- l’ouverture, dans les locaux municipaux rue Pelleport, d’un accueil pour remobiliser les collégiens exclus temporairement.
- la refonte concertée des secteurs scolaires pour une meilleure mixité
- l’interpellation de l’académie de Paris, à l’initiative des élus socialistes, pour exiger des solutions de scolarité aux centaines de jeunes de plus ou moins 16 ans exclus de toute formation cette année.
jeudi 15 avril 2010
L'art pour grandir
Extraits de mon intervention à l’Hôtel de Ville pour les représentants du Maire de Paris dans les conseils d’écoles publiques.
Pablo Picasso a dit : « Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant. ». Comment à Paris, ville des musées, de la musique, des arts de l’image, si riche de ses artistes, pourrait-on considérer notre action d’élus sans faire du développement de l’action culturelle et artistique envers les élèves une PRIORITE ? D’autant plus que les études récentes menées par l’observatoire des inégalités soulignent le creusement persistant et qui s’accroît des inégalités à l’accès au savoir et à la culture des enfants selon leur origine sociale.
Notre ambition est donc d’offrir à chaque petit parisien, quel que soit son quartier, quel que soit son parcours scolaire, une entrée dans le monde de l’art, de s’approprier le patrimoine et la richesse culturelle de leur ville.
Plusieurs projets de grande ampleur sont développés très concrètement en temps scolaire, mais aussi en temps périscolaire.
Les actions des professeurs de la ville de Paris
Pour les PVP musique leur action est davantage articulée avec les conservatoires municipaux et pour les PVP d’arts plastiques avec les musées municipaux. Les actions en partenariat avec le Théâtre du Châtelet et d’autres institutions musicales, telles que l’Orchestre de Paris, l’Ensemble Orchestral de Paris, l’Auditorium saint-Germain, le Conservatoire à rayonnement régional sont renforcées.
Les classes à Paris
S’agissant des classes à Paris, qui sont l’équivalent des classes de découverte où les élèves se transplantent en région pour y découvrir un environnement différent, dans le domaine artistique et culturel, le nombre de prestations proposées sur le temps scolaire en partenariat avec les musées municipaux a également été développé. Dès 2009-2010, 17 classes supplémentaires sont proposées aux enseignants, dont 14 classes correspondant à deux nouveaux projets avec le Petit Palais et le Musée de la Vie Romantique. Au total, 79 classes se déroulent en partenariat avec les musées municipaux. Une nouvelle collaboration est également mise en oeuvre avec le Pavillon de l’Arsenal.
L’action avec le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC) de la Ville de Paris
Vous connaissez sûrement le FMAC : en entrant dans un bureau d’élu, une mairie, une cantine scolaire, vous voyez un tableau ou une sculpture poussiéreuse ou non, mise en valeur ou non, coincée entre des affiches et des papiers officiels…A force de passer devant on ne la voit plus, personne ne sait plus qui est l’artiste, ça décore les murs… ça cache même parfois la peinture. C’est le FMAC qui gère l’extraordinaire richesse de ce fonds. A la rentrée 2009, une action innovante de sensibilisation à l’art contemporain et à la création artistique actuelle a été développée en collaboration avec le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC) de la Ville de Paris, qui associe les professeurs d’arts plastiques et les équipes des centres de loisirs.
Prenons un exemple concret. Ce matin, je me suis rendue dans une école du 20e arrondissement, une ZEP classée 5, autant dire une des zones les plus défavorisées de la capitale. Dans le cadre du partenariat avec le FMAC, des élèves de moyenne section de maternelle, 4 à 5 ans donc, ont travaillé autour de l’œuvre de la photographe contemporaine Sara Iris Schiller. A partir de l’installation de l’œuvre dans l’école, et avec l’aide des étudiants en médiation culturelle de l’université de Paris 8 (Saint-Denis), les enfants ont dessiné, moulé, travaillé la terre. Ils ont rencontré l’artiste, lui ont posé des questions. Une exposition au mois de juin en mairie d’arrondissement sera l’occasion de montrer leur travail à leurs parents, mais aussi à d’autres élèves, et aux habitants du 20e.
Autre exemple : ce sont les élèves de l’école élémentaire du 236 rue de Belleville qui participent à un flashmob, performance filmée et photographiée, autour de l’œuvre de Jean Bedez crée en 2007, intitulée Référendum. Cette œuvre insolite est installée dans le couloir de l’entrée de l’école : sont placés sous verre dans deux cadres plutôt vieillots des bulletins de vote qui encadrent un marteau brise-glace. Tout un symbole…
Enfin, autre exemple que je connais bien ;
Les collégiens de Robert Doisneau situé dans un quartier politique de la Ville travaillent à partir de l’œuvre d’Edouard Boyer, intitulée l’Epidémie. Il s’agit de 12 provès-verbaux originaux datant de 1968. A partir d’une réflexion sur le détournement des symboles liés à Mai 68 et aux mouvements de la culture pop, les collégiens réalisent des affichent qui seront collées sur les murs du collège.
Avec ces trois exemples, je voulais vous montrer que l’on peut désacraliser l’art et l’artiste, entrer dans une démarche de connaissance de l’art contemporain, et de création artistique. A chaque fois, la Ville a réuni différents partenaires à la réussite de cette ambition pour les élèves : les artistes, les PVP en arts plastiques, les étudiants en médiation culturelle de Paris 8, les institutions culturelles et la communauté éducative. Les familles sont associées au moment de la restitution du travail lors d’une exposition en dehors de l’école. D’une façon générale, la contribution essentielle de la ville de Paris sur le temps scolaire fait l’objet d’une communication auprès des familles qui ne perçoivent pas toujours la richesse et la diversité de celle-ci.
Les liens avec les bibliothèques municipales
De la même façon, au-delà du travail réalisé par la Direction des Affaires Scolaires pour faire évoluer les modes de fonctionnement des bibliothèques centres d’accueil, une action consistant à formaliser les liens existants entre les écoles et les bibliothèques municipales est menée.
• Dans le temps périscolaire, si important à Paris pour tous les enfants qui fréquentent les centres de loisirs le mercredi et souvent tout le temps des vacances :
Une action d’envergure visant à jumeler plus d’un tiers des centres de loisirs parisiens (120 sur 350) à 10 musées municipaux a débuté en octobre. Elle aboutira à une exposition des œuvres des enfants, ouverte au public, en deux temps, d’abord dans les musées associés puis au Petit Palais.
Il s’agit d’établir une relation privilégiée entre chaque musée et les enfants des centres qui réaliseront une production inspirée d’une œuvre existante du musée. Les travaux des centres de loisirs seront exposés dans un premier temps auprès de l’œuvre de référence dans le musée avec lequel les centres auront collaboré. Puis dans un second temps certains d’entre eux, qui seront sélectionnées par un comité d’exposition, seront exposés au musée du Petit Palais.
Pour résumer :
Notre ambition est de briser les représentations fausses, ouvrir les imaginaires : Mamadou du quartier Belleville doit avoir autant de chance de rencontrer Chopin et penser qu’il peut jouer du piano ou du violon, ou de croiser une artiste contemporaine comme Sara Iris Schiller que la petite Solène du 5e arrondissement.
Et puis pour la démarche éducative que la Ville de Paris soutient, je citerai
Benjamin Franklin :
« Tu me dis, j'oublie.
Tu m'enseignes, je me souviens.
Tu m'impliques, j'apprends »
Pablo Picasso a dit : « Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant. ». Comment à Paris, ville des musées, de la musique, des arts de l’image, si riche de ses artistes, pourrait-on considérer notre action d’élus sans faire du développement de l’action culturelle et artistique envers les élèves une PRIORITE ? D’autant plus que les études récentes menées par l’observatoire des inégalités soulignent le creusement persistant et qui s’accroît des inégalités à l’accès au savoir et à la culture des enfants selon leur origine sociale.
Notre ambition est donc d’offrir à chaque petit parisien, quel que soit son quartier, quel que soit son parcours scolaire, une entrée dans le monde de l’art, de s’approprier le patrimoine et la richesse culturelle de leur ville.
Plusieurs projets de grande ampleur sont développés très concrètement en temps scolaire, mais aussi en temps périscolaire.
Les actions des professeurs de la ville de Paris
Pour les PVP musique leur action est davantage articulée avec les conservatoires municipaux et pour les PVP d’arts plastiques avec les musées municipaux. Les actions en partenariat avec le Théâtre du Châtelet et d’autres institutions musicales, telles que l’Orchestre de Paris, l’Ensemble Orchestral de Paris, l’Auditorium saint-Germain, le Conservatoire à rayonnement régional sont renforcées.
Les classes à Paris
S’agissant des classes à Paris, qui sont l’équivalent des classes de découverte où les élèves se transplantent en région pour y découvrir un environnement différent, dans le domaine artistique et culturel, le nombre de prestations proposées sur le temps scolaire en partenariat avec les musées municipaux a également été développé. Dès 2009-2010, 17 classes supplémentaires sont proposées aux enseignants, dont 14 classes correspondant à deux nouveaux projets avec le Petit Palais et le Musée de la Vie Romantique. Au total, 79 classes se déroulent en partenariat avec les musées municipaux. Une nouvelle collaboration est également mise en oeuvre avec le Pavillon de l’Arsenal.
L’action avec le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC) de la Ville de Paris
Vous connaissez sûrement le FMAC : en entrant dans un bureau d’élu, une mairie, une cantine scolaire, vous voyez un tableau ou une sculpture poussiéreuse ou non, mise en valeur ou non, coincée entre des affiches et des papiers officiels…A force de passer devant on ne la voit plus, personne ne sait plus qui est l’artiste, ça décore les murs… ça cache même parfois la peinture. C’est le FMAC qui gère l’extraordinaire richesse de ce fonds. A la rentrée 2009, une action innovante de sensibilisation à l’art contemporain et à la création artistique actuelle a été développée en collaboration avec le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC) de la Ville de Paris, qui associe les professeurs d’arts plastiques et les équipes des centres de loisirs.
Prenons un exemple concret. Ce matin, je me suis rendue dans une école du 20e arrondissement, une ZEP classée 5, autant dire une des zones les plus défavorisées de la capitale. Dans le cadre du partenariat avec le FMAC, des élèves de moyenne section de maternelle, 4 à 5 ans donc, ont travaillé autour de l’œuvre de la photographe contemporaine Sara Iris Schiller. A partir de l’installation de l’œuvre dans l’école, et avec l’aide des étudiants en médiation culturelle de l’université de Paris 8 (Saint-Denis), les enfants ont dessiné, moulé, travaillé la terre. Ils ont rencontré l’artiste, lui ont posé des questions. Une exposition au mois de juin en mairie d’arrondissement sera l’occasion de montrer leur travail à leurs parents, mais aussi à d’autres élèves, et aux habitants du 20e.
Autre exemple : ce sont les élèves de l’école élémentaire du 236 rue de Belleville qui participent à un flashmob, performance filmée et photographiée, autour de l’œuvre de Jean Bedez crée en 2007, intitulée Référendum. Cette œuvre insolite est installée dans le couloir de l’entrée de l’école : sont placés sous verre dans deux cadres plutôt vieillots des bulletins de vote qui encadrent un marteau brise-glace. Tout un symbole…
Enfin, autre exemple que je connais bien ;
Les collégiens de Robert Doisneau situé dans un quartier politique de la Ville travaillent à partir de l’œuvre d’Edouard Boyer, intitulée l’Epidémie. Il s’agit de 12 provès-verbaux originaux datant de 1968. A partir d’une réflexion sur le détournement des symboles liés à Mai 68 et aux mouvements de la culture pop, les collégiens réalisent des affichent qui seront collées sur les murs du collège.
Avec ces trois exemples, je voulais vous montrer que l’on peut désacraliser l’art et l’artiste, entrer dans une démarche de connaissance de l’art contemporain, et de création artistique. A chaque fois, la Ville a réuni différents partenaires à la réussite de cette ambition pour les élèves : les artistes, les PVP en arts plastiques, les étudiants en médiation culturelle de Paris 8, les institutions culturelles et la communauté éducative. Les familles sont associées au moment de la restitution du travail lors d’une exposition en dehors de l’école. D’une façon générale, la contribution essentielle de la ville de Paris sur le temps scolaire fait l’objet d’une communication auprès des familles qui ne perçoivent pas toujours la richesse et la diversité de celle-ci.
Les liens avec les bibliothèques municipales
De la même façon, au-delà du travail réalisé par la Direction des Affaires Scolaires pour faire évoluer les modes de fonctionnement des bibliothèques centres d’accueil, une action consistant à formaliser les liens existants entre les écoles et les bibliothèques municipales est menée.
• Dans le temps périscolaire, si important à Paris pour tous les enfants qui fréquentent les centres de loisirs le mercredi et souvent tout le temps des vacances :
Une action d’envergure visant à jumeler plus d’un tiers des centres de loisirs parisiens (120 sur 350) à 10 musées municipaux a débuté en octobre. Elle aboutira à une exposition des œuvres des enfants, ouverte au public, en deux temps, d’abord dans les musées associés puis au Petit Palais.
Il s’agit d’établir une relation privilégiée entre chaque musée et les enfants des centres qui réaliseront une production inspirée d’une œuvre existante du musée. Les travaux des centres de loisirs seront exposés dans un premier temps auprès de l’œuvre de référence dans le musée avec lequel les centres auront collaboré. Puis dans un second temps certains d’entre eux, qui seront sélectionnées par un comité d’exposition, seront exposés au musée du Petit Palais.
Pour résumer :
Notre ambition est de briser les représentations fausses, ouvrir les imaginaires : Mamadou du quartier Belleville doit avoir autant de chance de rencontrer Chopin et penser qu’il peut jouer du piano ou du violon, ou de croiser une artiste contemporaine comme Sara Iris Schiller que la petite Solène du 5e arrondissement.
Et puis pour la démarche éducative que la Ville de Paris soutient, je citerai
Benjamin Franklin :
« Tu me dis, j'oublie.
Tu m'enseignes, je me souviens.
Tu m'impliques, j'apprends »
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